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Catalyser l’innovation

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On a beaucoup débattu ces derniers temps de ce qui constitue une bonne politique d’innovation et, plus précisément, de ce que doit faire le Canada pour être compétitif dans l’espace de l’innovation.

S’il est vrai que les investissements canadiens dans l’innovation sont à la traîne en comparaison avec les autres pays de l’OCDE, nous ne partons pas de zéro. Lorsque l’initiative des supergrappes d’innovation a été annoncée en 2018, elle a été considérée comme un important catalyseur au sein de l’écosystème d’innovation du Canada. Beaucoup plus établie en Europe, la théorie des grappes – qui prône un mariage entre l’industrie, le milieu universitaire et le gouvernement – s’est avérée un modèle fructueux pour la croissance des écosystèmes d’innovation, dont l’un des plus cités en exemple en Amérique du Nord est la Silicon Valley. Autour de la planète, la théorie des grappes se trouve au cœur de nombreux secteurs importants de l’économie mondiale : foresterie, agriculture, fabrication, etc.

Bien que le parcours du Canada sur cette voie ait fait couler beaucoup d’encre et suscité maintes spéculations, il n’en demeure pas moins que, quel que soit le nom qu’on leur attribue, les supergrappes constituent essentiellement une bonne politique d’innovation, qui, de plus, a été couronnée de succès.

Qu’est-ce qui fait que la théorie des supergrappes d’innovation conduit à de bonnes politiques d’innovation ? Tout d’abord, elle est menée par l’industrie. Les innovations issues des projets de supergrappes sont dirigées et financées par des entreprises canadiennes qui s’efforcent de tirer parti d’une occasion de marché. L’initiative des supergrappes d’innovation a été créée suivant un processus concurrentiel suivant lequel on a demandé à l’industrie de déterminer des secteurs où le Canada pourrait être chef de file mondial. Et c’est exactement le cas du secteur des aliments à base de plantes : avec un marché mondial qui devrait dépasser 250 milliards de dollars d’ici 2035, il y a des occasions à saisir. En quatre ans à peine, le Canada, avec son écosystème en pleine croissance, a déjà fait sa place.

Ce qui m’amène à mon deuxième point, à savoir que Protein Industries Canada, dans le cadre de l’initiative des supergrappes d’innovation, a réussi. Certes, ce n’est peut-être pas très canadien de se vanter de son succès, mais je crois important que l’on reconnaisse une initiative qui atteint son but. Lorsque Protein Industries Canada a été créée, le gouvernement fédéral nous a confié 153 millions de dollars à co-investir avec des entreprises canadiennes afin de réduire les risques liés à la R&D innovante. Nous avions pour objectif de mobiliser un investissement privé à hauteur des sommes investies par le gouvernement. En retour, nos investissements devaient mener à de nouveaux brevets de propriété intellectuelle, à la création de 5 000 emplois, et à une contribution à hauteur de 4,5 milliards de dollars au PIB.

Alors qu’il reste une année à couvrir par notre tranche initiale de financement, Protein Industries Canada a déjà obtenu de l’industrie près de 300 millions de dollars de fonds. Cela signifie que pour un dollar investi par le gouvernement, nous avons obtenu 3 dollars des entreprises privées. Nos entreprises membres ont créé 162 nouveaux actifs de propriété intellectuelle et 500 nouveaux produits, procédés et services. Et nous devrions dépasser les objectifs de création d’emplois et de croissance du PIB. En outre, nos membres ont attiré des fonds supplémentaires de 200 millions de dollars en investissements complémentaires de la part d’investisseurs privés. Cela montre la force de l’investissement dans la R&D effectué en parallèle avec la construction d’un écosystème compétitif, pierre angulaire de la théorie des grappes.

Pour l’avenir, nous devons continuer à nous concentrer sur le développement de l’écosystème d’innovation du Canada. Il faudra du temps et une approche cohérente et bien conçue pour que les innovations se matérialisent en réalité commerciale. L’initiative des supergrappes d’innovation contribue au programme d’innovation du Canada et se révèle un prototype réussi. Comme c’est généralement le cas pour les nouveautés, quelques ajustements seront sans doute nécessaires pour l’améliorer, mais n’est-ce pas intrinsèque à l’innovation elle-même ? De plus, nous ne ferons jamais avancer notre programme d’innovation si nous ne faisons que passer d’un programme à un autre ; les entreprises ont besoin de temps et de stabilité pour atteindre le stade de la commercialisation. L’initiative des supergrappes d’innovation a ouvert cette voie, mais nous devons continuer à travailler pour réaliser notre plein potentiel.

Chez Protein Industries Canada, nous sommes fiers de travailler aux côtés d’entreprises pionnières pour faire progresser le secteur agroalimentaire canadien. Vous pouvez déjà voir le résultat de cette innovation dans votre épicerie locale. Ce que vous ne verrez peut-être pas, ce sont les nouvelles entreprises fondées, les entreprises existantes qui prennent de l’expansion, les emplois qui sont créés, l’argent qui est investi et les nouveaux partenariats qui sont formés. Et pourtant, tout cela se produit avec chaque projet dans lequel Protein Industries Canada co-investit.

L’initiative des supergrappes d’innovation constitue une bonne politique d’innovation pour le Canada. L’écosystème des aliments, de la nourriture pour animaux et des ingrédients à base de protéines végétales est un secteur à forte croissance. Ensemble, ces deux forces peuvent contribuer à propulser la reprise économique du Canada. Le programme Supergrappe des industries des protéines du Canada a changé la donne pour des entreprises partout au pays. Maintenant, il nous faut poursuivre sur cette lancée.